Communiqué
Au premier abord, l’œuvre de Maurice Blaussyld peut sembler hors de compréhension et impénétrable mais c’est pour mieux accueillir le regard intérieur du visiteur. Pas de commencement, pas de fin. Il n’y a rien à expliquer. Les œuvres sont leurs propres reflets et raisons d’existence. L’attention doit seulement être portée sur ce qu’elles sont pour accepter leurs universalités et être complètement entourée par le travail.
Ne dit ni ne cache, peut nous amener a d iscerner ce qui est visible et de fait perceptible immédiatement dans l’espace d’exposition mais également et surtout ce qui ne l’est pas. Dès la première salle - dont l’accès est rendu impossible par l’implantation d’une paroi en verre - les regards ne peuvent toucher et atteindre les différents plans car il n’y a que des signes à traverser. Des points à aligner mentalement afin de projeter le schéma ayant ordonné géographiquement et géométriquement l’exposition. Une forme de prisme aux faces et aux sens multiples, impossible à abstraire de ce que nous voyons ou croyons voir, les plans verticaux délimitant la première proposition se révèlent ainsi être le support d’un enregistrement sonore. Une voix féminine émane des murs pour nous atteindre chacun individuellement, ses respir ations sont aussi significatives voire davantage que les mots récités. Parole et silence sont en parfaite unité et se confondent.
Ni la parole, ni le temps, ni l’espace ne séparent ici les œuvres. D’ailleurs, la chronologie n’existe pas dans le travail de Blaussyld puisque ses oeuvres sont éternellement naissantes et se transforment dans leurs perpétuelles apparitions. Elles respectent, en quelque sorte, un phénomène d’épiphanie au sens étymologique du terme, celui qui attribue une importance particulière à la manifestation de l’image afin de lui donner toute son évidence.
Il en va de même pour les expositions de Blaussyld dans lesquelles le temps est à appréhender sans ordre chronologique, infini dans les deux directions, de sorte que tout finira par se produire et devenir réel. Une infinitude qui n&r squo;est pas sans développer un trouble temporel basé sur le souvenir de l’image, de la forme. Et c’est exactement notre impression à la découverte de son dernier autoportrait. Exposé éteint, l’allumage est aussi toujours possible. Ainsi, le visage de l’artiste apparaît puis retombe dans l’obscur quelques secondes plus tard.
Une distance et un silence(1) s’imposent et ce sont encore les mots qui résistent le mieux à l’analyse du travail de Maurice Blaussyld qui [ni] ne dit, ni ne cache.
Arlène Berceliot Courtin, Paris, 2013.
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1 “Le travail de Maurice Blaussyld génère distance et silence. Lorsqu’on me demande de parler de lui, j’ai plutôt tendance à chercher des reproductions et à le s montrer. Lorsque l’on me demande d’écrire un texte sur lui, je préférerais me limiter à une litanie de mots, pour ensuite en raturer le plus possible.” Jan Hoet, Maurice Blaussyld, catalogue d’exposition, Centre d’arts plastiques et visuels de Lille, 2010, p.10 (disponible à la galerie).
At first glance, the work of Maurice Blaussyld can appear beyond understanding and impenetrable however this is to better accommodate the inner vision of the beholder. No beginning, no end. There is nothing to explain. The works are their own reflections and reasons to exist. One only needs to concentrate on what is, to accept a universality to be completely enveloped within the work of Maurice Blaussyld.
Not Say Nor Hide can lead us to discern what is visible and immediately perceptible in the exhibition space, but also perhaps especially, what is not. The first installed room in the gallery – in which access is rendered impossible by a glass wall – only the that of sight can touch the different levels as there are only signs to traverse. These points are aligned to mentally in order to project the diagrammatic drawing, both geometery and geography, that has ordered the exhibition. A prism with multiple meanings and faces, impossible to abstract from what we see or think we see, the vertical planes that define the first proposal provides the support of a sound recording. A female voice emanates from the walls to reach us individually as her breath are more significant than the words recited. Speech and silence are in perfect unity and becomes one.
Neither speech, nor time, nor space can separate the artworks here. Moreover, chronology does not exist in Blaussyld’s works, as his works are forever emerging an d in turn in their perpetual appearances. They respect in a certain way, an epiphany phenomenon, under the etymology of the word, which gives weight to the apparition of the image in order to give it its evidence.
The same is true for Blaussyld’s exhibitions where time is to be understood without chronological order, infinite in both directions. Everything will happen and become real. An infinity that is not without developing a temporal disorder based on the memory of the image, of the form. And this is exactly our impression at the discovery of his last self-portrait. Exhibited idle, activation is still possible. Thus, the artist’s face appears then falls back into the darkness only seconds later.
A distance and a silence(1) become necessary, and these are the words that aid in the resistance of analysis of Maurice Blaussyld’s work. These Works that do no t say [or] not hide.
Arlène Berceliot Courtin, Paris, 2013.
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1 “Maurice Blaussyld’s work generates distance and silence. When I’m asked to talk about him, I tend rather to look for reproductions of his work and show them. When I’m asked to write about him, I’d prefer to limit myself to a litany of words, in order to cross out as many of them as possible.” Jan Hoet, “Distance et Silence”, S.M.A.K., Musée d’art contemporain de Gand (1998), cited in Maurice Blaussyld, exhibition catalogue, Centre d’arts plastiques et visuels de Lille, 2010, p. 10 (available at the gallery)
Ne dit ni ne cache / Not say nor hide
du 21.09.2013 au 26.10.2013 , Galerie Allen
Ne dit ni ne cache / Not say nor hide
du 21.09.2013 au 26.10.2013 , Galerie Allen
Ne dit ni ne cache / Not say nor hide
du 21.09.2013 au 26.10.2013 , Galerie Allen
Ne dit ni ne cache / Not say nor hide
du 21.09.2013 au 26.10.2013 , Galerie Allen
Sans Titre, 2013
platre, aluminium, résine glycérophtallique blanche, acier, hauts parleurs, media players, 2002 / 2010 /
250 x 278 x 278 cm
Courtesy the artist and Galerie Allen, Paris
Sans Titre, 2012/2013
acier, verre, papier, crayon carbon, di-bond
4 x 79 x 92 x 2.7 cm
Courtesy of the artist and Galerie Allen, Paris
Sans titre, 2013
1984/
vidéo, couleur, muet
5 secondes
exhibition view : Ne Dit Ni Ne Cache, Galerie Allen, Paris, 2013
courtesy the artist and Galerie Allen, Paris